Articles

Fringales émotionnelles : et si votre corps tentait simplement de survivre?

Karine D’Oro     –     8 minutes de lecture

Pourquoi craquons-nous toujours pour un truc sucré ou salé en fin de journée?

Vous vous surprenez à grignoter du chocolat ou du pain tous les jours vers 17h? Vous luttez le soir contre une envie incontrôlable de sucre ou de chips?
Et si ces comportements n’étaient pas une question de volonté… mais un mécanisme de survie profondément enraciné dans votre système nerveux?

Dans cet article, vous découvrirez pourquoi les fringales émotionnelles ne sont ni une faiblesse, ni un manque de volonté ou une perte de contrôle de soi, mais un signal d’alerte biologique. Comprendre ce que votre corps essaie de vous dire, c’est déjà amorcer la guérison.

Fringales émotionnelles : quand votre cerveau cherche à se réguler

Les fringales ne sont pas un manque de contrôle, mais un besoin de sécurité

Ce que votre système nerveux tente de faire pour vous protéger

Lorsque vous ressentez une envie irrépressible de manger du sucre, du pain ou du sel, ce n’est pas votre volonté qui flanche, c’est votre système nerveux qui s’alarme.

Notre cerveau, en particulier en période de stress, de fatigue ou de changement hormonal, cherche à revenir à une zone de sécurité. La nourriture devient alors un outil pour réguler un déséquilibre perçu comme une menace【1】.

Plus l’envie est intense, plus votre corps tente de calmer un stress intérieur.

Exemple : Vous rentrez à la maison après une journée tendue, sans échanges humains nourrissants, et l’envie de grignoter s’impose. Ce n’est pas une faim physique, mais un besoin de relâcher la tension.

Ménopause, hormones et déséquilibres : le trio qui déclenche les compulsions

Pourquoi le changement hormonal amplifie les pulsions alimentaires

Avec la ménopause, les niveaux d’œstrogène et de progestérone chutent. Or, ces hormones jouent un rôle essentiel dans la régulation du stress, de l’inflammation et de l’équilibre émotionnel【2】. 

Résultat : le corps entre en alerte.

  • La baisse de progestérone, apaisante naturelle, rend le système nerveux plus sensible.
  • Le cortisol, l’hormone du stress, prend le relais, déclenchant des pulsions alimentaires pour compenser.
  • Le cerveau réclame du sucre comme carburant d’urgence pour “tenir le coup”.

Exemple : Vers 17h, vous êtes fatiguée, un téléphone stressant vous attend dans 10 minutes, et vous foncez inconsciemment vers la cuisine. Le sucre devient alors un dopant émotionnel temporaire.

Sucre, pain, chocolat : ce que votre corps essaie vraiment de compenser

Le rôle méconnu du gluten et du sucre dans l’anesthésie émotionnelle

Certains aliments dits “réconfortants” comme le pain, les pâtisseries ou le chocolat ont un effet neurochimique direct【2】.

  • Le gluten, contenu dans les produits à base de blé, agit bien au-delà de la digestion. Lorsqu’il est décomposé dans l’intestin, il libère des peptides appelés exorphines, qui se fixent aux récepteurs opioïdes du cerveau, les mêmes que ceux activés par des antidouleurs ou des substances comme la morphine【3】. Ces récepteurs sont également ceux que nos propres endorphines naturelles (les hormones du plaisir et de l’analgésie) activent. Les endorphines permettent de soulager la douleur, d’apporter une sensation d’euphorie, de motivation et de résilience émotionnelle (on les ressent après un bon fou rire, un orgasme ou une séance de sport intense – c’est ce qu’on appelle l’euphorie du coureur, cette sensation de légèreté et de bien-être qui survient après un effort physique soutenu.
    • Lorsque vous mangez du pain ou des gâteaux, votre système nerveux peut y trouver une forme de soulagement émotionnel et corporel, surtout en période de solitude, de vide ou de tristesse. C’est un calmant biologique, et non une simple gourmandise.
  • Le sucre rapide, quant à lui, provoque une élévation soudaine du taux de glucose dans le sang, ce qui stimule la libération de dopamine, un neurotransmetteur central du circuit de la récompense【2】.
    • La dopamine est cette molécule qui vous donne un coup de boost immédiat, qui vous pousse à reproduire une action car elle signale au cerveau : “ceci me fait du bien, refais-le”.
    • C’est pourquoi une bouchée de chocolat ou un soda bien sucré peuvent immédiatement remonter votre moral, vous donner une sensation de contrôle, ou simplement vous reconnecter à un instant agréable… même fugace.

Ce n’est pas un hasard si vous vous jetez sur du pain ou du chocolat après une journée difficile : votre corps essaie d’éteindre une douleur émotionnelle qu’il n’a pas appris à gérer autrement, et il utilise pour cela des mécanismes biochimiques puissants.

Exemple : Après une dispute avec votre partenaire ou un moment de solitude intense dans un quotidien bien rempli, une part de brioche semble vous offrir le réconfort affectif qui manque ailleurs 

Fringales de sel : signe d’un épuisement silencieux

Quand le sel devient un besoin vital

Les envies de sel, souvent négligées, sont un signal fort de fatigue chronique ou de stress prolongé. Elles traduisent :

  • une baisse de cortisol liée à une fatigue surrénalienne,
  • un manque d’électrolytes (notamment sodium et potassium),
  • un système nerveux en mode survie【2】.

Si vous ajoutez systématiquement du sel ou cherchez des aliments salés, ce n’est pas un caprice : votre corps compense une carence fonctionnelle.

Exemple : Vous traversez une période de surcharge mentale (enfants, travail, tensions familiales), et vous vous surprenez à finir le paquet de chips alors que vous n’aimez pas vraiment ça en temps normal.

Derrière la compulsion : une mémoire émotionnelle ancrée dans l’enfance

Quand le cerveau associe nourriture et réconfort affectif

Dès l’enfance, beaucoup d’entre nous ont appris à apaiser leurs blessures émotionnelles avec de la nourriture :

  • un biscuit après une chute,
  • une pâtisserie pour se sentir aimé,
  • du pain chaud pour calmer une angoisse.

Ces associations sont devenues des automatismes neuronaux【3】 : à l’âge adulte, dès qu’un stress émotionnel survient, le corps relance cette vieille stratégie de compensation.

La fringale émotionnelle est une tentative de retrouver une sensation de sécurité familière, souvent apprise dans l’enfance.

Exemple : Après une réunion où vous vous êtes sentie jugée ou invisible, le réflexe d’ouvrir les placards vous reconnecte inconsciemment à la douceur de l’amour simple d’une grand-mère ou au goûter du mercredi. (la Madeleine Proust)

Que faire ? 5 pistes pour accompagner vos besoins réels

Remettre le corps en sécurité, sans lutter contre lui

  1. Stabilisez votre glycémie
    ➤ Ajoutez protéines et bons gras à chaque repas (mais surtout le matin) pour éviter les pics/décharges de sucre.
  2. Équilibrez votre sommeil
    ➤ Le manque de sommeil augmente la ghréline (faim) et diminue la leptine (satiété)【2】.
  3. Apportez les bons nutriments
    Magnésium, vitamine B6, L-tryptophane, potassium, 5-HTP (précurseur naturel de la sérotonine), et psychobiotiques sont indispensables à l’équilibre nerveux【3】.
  4. Préférez les sucres naturels
    ➤ Privilégiez banane, dattes, myrtilles à un biscuit industriel : même satisfaction, sans emballement hormonal.
  5. Renforcez votre nerf vague
    ➤ Des pratiques simples vont vous permettre de réguler votre stress.

Il ne s’agit pas de “tenir bon”, mais de remettre votre système nerveux en confiance pour désamorcer le besoin compulsif.

Exemple : Préparer à l’avance une collation saine à base de graines, noix, fruits frais et chocolat noir permet de répondre à votre besoin sans vous plonger dans la culpabilité.

 

Conclusion – Vos fringales sont des messagères, pas des ennemies

Ce que vous appelez une «mauvaise habitude» est peut-être un mécanisme de survie bien rodé. Votre corps ne cherche pas à saboter vos efforts, il tente juste de rester à flot.

Plutôt que de culpabiliser, il est temps d’écouter ce que votre corps essaie de vous dire. Car derrière chaque fringale, se cache un besoin plus profond : celui d’être rassurée, apaisée, reconnectée.

Et si vous déchiffriez vos fringales émotionnelles ?
Parfois nous avons besoin d’être accompagné pour décoder nos envies alimentaires et les vrais besoins qui se cachent derrière et pourvoir y répondre autrement et se réconcilier avec soi-même.

Références scientifiques

[1] Cryan J.F., Dinan T.G. (2012). Mind-altering microorganisms: the impact of the gut microbiota on brain and behaviour. Biological Psychiatry, 74(10), 720–726.
[2] Cleveland Clinic (2023). Cortisol, Menopause and Neuroendocrine Stress Pathways.
[3] Messaoudi M., Lalonde R., Violle N., et al. (2008). Assessment of psychotropic-like properties of a probiotic formulation (Lactobacillus helveticus R0052 and Bifidobacterium longum R0175). British Journal of Nutrition, 100(4), 827–835.

 

 

DITES STOP AU STRESS
EN 5 MIN CHRONO !

👉 CADEAU : un exercice ultra simple, à faire partout, pour vous libérer instantanément de vos tensions physiques et émotionnelles

Vos données personnelles sont en sécurité et resteront confidentielles.

DITES STOP AU STRESS EN
5 MIN CHRONO !

👉 CADEAU : un exercice ultra simple, à faire partout, pour vous libérer instantanément de vos tensions physiques et émotionnelles

Vos données personnelles sont en sécurité et resteront confidentielles.

I speak English

HABLO ESPAÑOL